Notre vision est de maintenir la compétitivité du café haïtien sur les marchés mondiaux tout en conservant l’écosystème lié à la culture
Marché traditionnel
Le marché traditionnel du café
En Haïti, le café est transigé sur les marchés locaux et régionaux sous forme de café "parche"; qui est une méthode de conditionnement traditionnelle qui se fait directement au niveau des exploitations agricoles familiales et particulièrement par les femmes. Ce processus consiste a produire du café vert, en effectuant les opérations manuellement. Puisqu’aucun contrôle ni orientation ne sont donnés sur ce type de conditionnement, la qualité peut donc être très variable. Les spécificités du produit pour la demande nationale ne sont pas les mêmes que pour les marchés internationaux. Ainsi, il s’agit d’un marché informel qui demande un volume important sans critère de qualité particulier.
Il existe un réseau de différents acheteurs le long du circuit de commercialisation. La vente finale aux consommateurs est effectuée principalement par des Madam Sara dans les marchés nationaux. Celles-ci peuvent être approvisionnées par quelques plus grands acheteurs appelés traditionnellement spéculateurs qui se rendent dans les zones de production. Le café est surtout consommé localement, les exploitations le transforment, une bonne partie est autoconsommée et le reste est mis en vente directement sur les marchés locaux. Notons par exemple, la livre de café (ou la marmite de cerises équivalente) payée au producteur sans les ristournes à 12 gourdes (0.55 USD/lb) au début des années 2000, est passée là 60 gourdes (1.41 USD/lb) en 2012, soit une variation positive de 159%14. Pour la campagne 2015, la livre de café vert se vend au niveau local jusqu'à 100 gourdes (1.75 USD/lb).
Le marché traditionnel du Cacao
Généralement, au niveau des bourgs, les commerçants spéculateurs achètent le cacao directement du producteur, le plus souvent avec un taux d’humidité variant entre 50 et 70 %. Ces commerçants au nombre de 250 environ détiennent une licence de la DGI. Au niveau des sections rurales des marchands ambulants désignés sous diverses appellations selon les localités (Zombi) font le commerce illicite du cacao qu’ils achètent directement chez le producteur pour le revendre aux spéculateurs. Ce type de commerçant, qui ne fait aucune distinction quant à la préparation du produit acheté, constitue un obstacle aux efforts pour l’amélioration de la qualité. On estime à 30 % la quantité de cacao manipulée par ces marchands ambulants. Dans chaque centre de production, il y a un représentant ou fournisseur d’une ou de plusieurs maisons de commerce (exportation) qui achète ou dispute la production de la zone. Il faut également signaler que même au niveau du spéculateur reconnu, il n’y a pas une politique rigoureuse d’encouragement du producteur dans l’amélioration du produit. En somme, dans le circuit de commercialisation, on rencontre le producteur, le spéculateur, le marchand ambulant, le fournisseur et l’exportateur.
En effet, environ 90 % du cacao fermenté sont achetés par les entreprises : la maison Novela dans le nord et la maison Wienner dans la grand Anse, Ensuite vient le FECCANO qui achète le cacao des producteurs qui sont dans la fédération.
Majoritairement, le cacao non fermenté est acheté par un acheteur privé, les coopératives qui n'ont pas encore d'unité de transformation achètent du cacao sec à leurs membres après avoir négocié un prix de vente avec Wiener qui achète leur collecte. Ainsi, le prix d'achat de la coopérative est fixé à partir de celui pratiqué par les collecteurs.
Source : Appui a la valorisation des filières café et cacao dans le départ de la Grande'Anse. CIRAD. Mai 2015.