Notre vision est de maintenir la compétitivité du café haïtien sur les marchés mondiaux tout en conservant l’écosystème lié à la culture
Importance du Cacao
Importance économique du cacao dans le monde
La production mondiale de fèves de cacao pour l’année 2020-2021 a été de 5.226 Millions de Tonnes. Le prix moyen du cacao au début du mois de février 2022 était de 2 345 USD la tonne. Cependant, les cacaos reconnus comme fin et aromatique et biologique bénéficient généralement de prix plus élevés (AYITIKA, 2017). En termes de superficie cultivée en cacao dans le monde, la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) a indiqué en 2016 que plus de 6.5 millions de fermes à travers le monde cultive le cacao.
Importance du cacao en Haïti
Importance économique
En Haïti, la production de cacao oscille en général autour de 5 000 tonnes qui serait cultivée sur une totalité d’environ 15 000 ha repartis dans des petites exploitations d’environ 5 ha (AYITIKA, 2017). Le cacao occupe la 3ème place au niveau des exportations primaires du pays. Au moins 130 000 personnes dépendent directement de cette filière au niveau national (AYITIKA, 2020). On estime que 90 % de la production locale est exportées et la vente de cacao représente 60% du revenu total d’un cultivateur de cacao (AYITIKA, 2020). Une faible quantité dont moins de 10% est exportée sous forme de cacao fermenté avec environ 8 millions de dollars par an. Les plantations sont constituées majoritairement de criollo et de trinitario, variétés mondialement reconnues comme cacaos fins et aromatiques. (AVSF, 2015; Phillips-mora, 2017).
La culture du cacao sous couverture permet une diversification des revenus par la vente étalée de plusieurs produits (le cacao, les fruits, les vivriers) sur toute l’année. Plus de 20 000 petits exploitants agricoles en dépendent pour leur sécurité alimentaire et leur revenu.
En termes de revenue, des hypothèses pessimistes montrent que le système cacaoyer permet de générer 3 400 USD/ha en moyenne par an sur les 10 premières années. Le cacao atteint son pic de production dès la 5e année et commencera à décroître à partir de la 40ème année. Le Taux de Rentabilité Interne (TRI) calculé sur 10 ans pour un hectare est de 35 %.
Importance environnementale
La filière du cacao a une importance environnemental majeur pour Haïti. Le cacao est généralement cultivé au sein d’un système agroforestier composé entre autres d’essences forestières, d’arbres fruitiers, et de cultures vivrières. Le système agroforestier cacaoyer protège le sol contre l’érosion, apporte de la matière organique, et fournit du bois.
Importance alimentaire et sanitaire
Surnommé nourriture des dieux (théobroma) le cacao possède des vertus nutritives qui font de lui un aliment de première classe, c’est un anti-stress très apprécié. Il aide au bon fonctionnement des globules rouges en favorisant la fixation du fer. Ce produit est inscrit parmi la liste des super aliments, il est aussi une excellente source de zinc et a également des bienfaits antioxydants reconnus (CNUCED, 2016).
Importance sociale et culturelle
La production cacaoyère renforce les capacités des organisations de base et offre une participation active a des femmes et a des jeunes (AYITIKA, 2020). Le système cacaoyer peut fournir une rentabilité appréciable. Le cacao est le principal ingrédient du chocolat qui est un aliment très apprécié et utilisé dans beaucoup de pays du monde et sous plusieurs formes. En Haïti, la consommation se fait principalement sous forme de boisson de chocolat chaud préparé à partir de chocolats fabriqués artisanalement.
La production de cacao, sur le territoire national, se fait sur 18 000 ha et implique environ 20 000 petits producteurs (Phillips-Mora, 2017). Le cacao est encore aujourd’hui l’une des principales sources de revenus de près de 20 000 familles paysannes haïtiennes. Ces revenus, bien que saisonniers, jouent un grand rôle dans la trésorerie familiale, en particulier du fait que les entrées coïncident avec les besoins liés à la rentrée scolaire.
Potentiel économique de la filière du cacao en Haïti
La filière du cacao a beaucoup de potentiel dans la création d’emplois. Le cacao peut fournir 40 ans de bonne production. Après l’établissement de la parcelle, les investissements pour les années suivantes sont relativement faibles. Aujourd’hui moins de 5 % de la production du pays sont consommés au niveau national (AYITIKA, 2020). Or, les importations des produits importés à base de cacao (tablettes de chocolat, poudre de cacao, confiserie…) avoisinent en moyenne 7 millions de dollars américains par an. Il existe donc une demande locale à capter à partir de développement du segment de la transformation. On pourrait obtenir une production de 800 à 1 500 kg à l’hectare, le seuil de rentabilité peut être atteint à la 3ème année et le revenu annuel espéré à partir de la 3ème année se situerait entre 2 000 à 6 000 USD par hectare et par an suivant l’objectif de production (AYITIKA, 2020).
Aujourd’hui, cependant, les rendements d’Haïti sont parmi les plus bas en Amérique Latine (250 kg/ha) (AYITIKA, 2017). Du fait d’une connaissance insuffisante et du matériel végétal indisponible, la fermentation est difficilement maîtrisable. En conséquence, la qualité potentielle du cacao n’est pas valorisée sur le marché mondial, hormis l’expérience spécifique de la FECCANO dans le Nord ainsi que certaines initiatives naissantes dans la Grand’Anse. Au final, il existe un énorme manque à gagner pour les familles rurales et pour l’économie nationale.
Sources:
- AYITIKA. 2017. La moniliose : opportunités et menaces pour la culture du cacao en Haïti ; Rapport de mission. Haïti. 31 pages.
- AYITIKA. 2020. Intensification des systèmes cacaoyers durables ; le modèle propose par Ayitika. Haiti. 32 pages.
- AVSF. 2015. Un cacao paysan de qualité et certifié en Haïti. France. 9 pages.
- ICCO-Monthly-Cocoa-Market-Report-February-2022.pdf, https://www.icco.org/wp-content/uploads/ICCO-Monthly-Cocoa-Market-Report-February-2022.pdf
- Production_QBCS-XLVIII-No.-1.pdf, https://www.icco.org/wp-content/uploads/Production_QBCS-XLVIII-No.-1.pdf