Ravageurs du Cacao

Imprimer

Importance économique des ravageurs

Les ravageurs les plus nuisibles sont les mirides (Monalonion dissmulatum et Monalonion annulipes), le thrips (Selenothrips rubrocinctus), les termites (Nasutitermes corniger) et certaines espèces de fourmis (Atta sp) qui causent la défoliation. Ces dernières sont très préjudiciables au développement normal de l'arbre, surtout si les attaques sont fréquentes lorsque l'arbre est jeune et n'est pas très développé. Parmi les ravageurs du cacao, il y a aussi des insectes qui transmettent des maladies comme c'est le cas des petits faux-bourdons (Xyleborus) qui peuvent transmettre ou propager la maladie connue sous le nom de  « Mal del Machette ». La lutte antiparasitaire dans les plantations en production implique des considérations très différentes des ravageurs qui affectent le cacao dans des périodes d'établissement.

Les mirides

Les dommages causés par les mirides seuls, s'ils ne sont pas surveillés pendant trois ans, peuvent réduire les rendements jusqu'à 75 % (ICCO). Les espèces de Monalonion sont présentes en Amérique du Sud et centrale tandis que d'autres espèces sont plus rencontrés en Afrique (Distantiella theobroma, Sahlbergella singularis) et en Asie (Helopeltis spp).

Symptômes et écologie

Les mirides de cacao percent la surface des tiges, des branches et des cabosses de cacao, tuant les cellules et produisant des lésions nécrotiques. Les mirides se nourrissant de pousses entraînent souvent la mort des branches terminales et des feuilles, provoquant un dépérissement. Les ravageurs se produisent généralement sur les arbres exposés au soleil, car ces arbres ont tendance à porter plus de pousses et de cabosse fraîches. Bien que l'insecte soit attiré par les arbres exposés au soleil, après avoir localisé sa source de nourriture, il habite les zones ombragées des arbres. Certaines plantes indigènes cultivées avec le cacao ont été identifiées comme hôtes alternatifs pour certaines espèces de mirides.

Méthodes de lutte

Pratique culturale : la gestion de l'ombre et de la canopée doit être faite afin d'atteindre un équilibre entre le contrôle des mirides, la floraison et la gestion des cabosses noires. Les hôtes alternatifs ne doivent pas être utilisés comme arbres d'ombrage dans les plantations de cacao.

Variété résistante : certains clones à faible teneur en eau dans leurs tiges sont peu attrayants pour les mirides. Certains génotypes disponibles localement dans les pays d'Afrique de l'Ouest ainsi que des clones internationaux sont moins préférés par les mirides.

Contrôle biologique : l'application des méthodes de lutte antiparasitaire intégrée (IPM) est un outil clé dans le contrôle des mirides. La fourmi noire (Dolichoderus thoracicus) a été utilisée dans certaines fermes comme mesure de contrôle. Une autre fourmi (Oecophylla smaragdina) a également été utilisée bien que celle-ci puisse être agressive.

Le thrips (Selenothrips rubrocinctus)

C'est un ravageur qui s'attaque aux feuilles et aux fruits. Les dégâts les plus importants sont générés dans le feuillage, car ils grattent les feuilles qui par la suite jaunissent et tombent, si l'attaque est intense, une défoliation constante et progressive de la plante peut se produire. Dans les fruits, les dégâts progressent et prennent une coloration anormale, due au dépôt d'excréments et des blessures causées par l'insecte, causant des difficultés lors de la récolte, car il est difficile de déterminer si le fruit a atteint son état de maturité (Sanchez et al, 2017).

Recommandations pour le contrôle des thrips :

  1. Il est recommandé de faire une régularisation adéquate de l'ombre.
  2. Récolter périodiquement, ainsi que des contrôles préventifs.
  3. Gestion des mauvaises herbes, car elles sont les "hôtes" de la peste.

Les fourmis (Atta cephalotes, Atta sp)

Les fourmis sont des ravageurs occasionnels, les dégâts sont évidents lorsque l'insecte coupe les feuilles pour les emporter dans leurs nids, comme substrat pour la culture du champignon alimentaire Altmyces sp. (Champignon dont ils se nourrissent). Elles ne présentent pas de parcours définis et leurs habitudes sont nocturnes. De manière générale, l'attaque des fourmis est plus intense dans les plantes en pépinière et les jeunes plantations.

Contrôle

  1. Il est recommandé d'identifier les fourmilières à contrôler directement, où l'on cherchera à éliminer la reine.
  2. Destruction mécanique des fourmilières pour détruire leur source de nourriture c'est-à-dire le champignon qu'elles cultivent
  3. Soufflez de la vapeur d'eau directement dans la fourmilière.
  4. Culture de plantes répulsives telles que Canavalia.
  5. Préservation de la biodiversité de la zone pour maintenir en équilibre la population de fourmis (Prédateurs naturels tels que Oiseaux - Petits Mammifères - insectes)

 

Sources: 

Ravageurs des cultures tropicales, Maisonneuve et Larose, 1992

ICCO. https://www.icco.org/pests-diseases/#toggle-id-41